18 ACCIDENTS CHIMIQUES

Les États parties doivent disposer de capacités de surveillance et de riposte face aux risques ou accidents chimiques. Cela exige une communication et une collaboration efficaces entre les secteurs responsables de la sécurité chimique, y compris la santé, la santé au travail, la gestion des urgences, l’industrie, les transports, l’élimination sûre des déchets, l’agriculture, la santé animale et l’environnement.

IMPACT:

Détection opportune des éventuels risques ou accidents chimiques et riposte efficace en collaboration avec d’autres secteurs responsables de la sécurité chimique, des industries, du transport et de l’élimination sécuritaire des déchets.

MONITORING AND EVALUATION:

Existence de mécanismes et d’un environnement favorables opérationnels permettant de détecter et de riposter face à des accidents ou des situations d’urgence chimique.

Indicateur 18.1

Il existe des mécanismes de surveillance, d’alerte et de riposte en cas d’accident chimique ou d’urgence, soutenus par un environnement favorable

Objective Instaurer des politiques, des lois, des plans et des capacités de surveillance, d’alerte et de riposte en cas d’accident chimique ou d’urgences

01 Aucune capacité

  1. Il n’existe aucun mécanisme permettant de détecter les accidents chimiques, les intoxications ou les situations d’urgence et d’y réagir.
  2. Il n’existe pas de loi, de politique, ni de plan nationaux pour la surveillance, l’alerte et la riposte en cas d’accident chimique.

02 Capacité limitée

  1. Évaluer les politiques, la législation, les plans en vigueur et les capacités actuelles en matière de surveillance, d’alerte et de riposte en cas d’accident chimique dans les secteurs pertinents, et les capacités existantes des laboratoires pour l’analyse d’échantillons humains et environnementaux, afin d’éclairer l’évaluation et de gérer les enquêtes sur les accidents chimiques et les intoxications. *
  2. Créer un comité de pilotage multisectoriel composé des principales parties prenantes des secteurs concernés, avec des attributions et des termes de references (TdR) définis, afin de permettre l’établissement de profil, la priorisation, la planification et la mise en œuvre des risques convenus *
  3. Élaborer des stratégies, des lignes directrices/guides et des manuels de procédures pour la surveillance, l’alerte et la riposte en cas d’accident chimique et d’urgence, y compris pour les laboratoires, et élaborer des modules de formation sur ces directives et procédures. *
  4. Établir un profil des risques pour déterminer les sources de danger (y compris les sites, le transport et les problèmes au point d’utilisation), la probabilité et la gravité, en fonction des populations à risque et de la nature possible d’un incident. *
  5. Identifier et décrire les accidents chimiques prioritaires pour informer la planification. Ce processus peut prévoir la réalisation d’un inventaire des sites et des installations de fabrication de produits chimiques potentiellement dangereux, et une revue des accidents chimiques passés. *
  6. Évaluer les capacités de surveillance, d’alerte et de riposte en cas d’accident chimique, y compris les effectifs du secteur de la santé, l’établissement et la disponibilité de contre-mesures médicales et d’antidotes pour les risques chimiques les plus élevés, et la capacité de riposte globale du système de santé. *
  7. Élaborer une feuille de route/un plan d’action pour appuyer la mise en place d’un centre antipoison national durable, ou d’un établissement équivalent. *
  8. Identifier et cartographier toutes les parties prenantes des secteurs public et privé impliquées dans les industries chimiques ou les activités générant des risques chimiques, et désigner des points focaux pour la coordination et la collaboration en matière de surveillance, d’alerte et de riposte en cas d’accident chimique.
  9. Effectuer une analyse/un examen multi-institutionnel de la situation pour comprendre la disponibilité des données, leurs sources, leur parcourt et les destinataires en vue d’élaborer un système de surveillance des produits chimiques.

03 Capacité renforcée

  1. Élaborer toutes les politiques et législations nécessaires pour la surveillance, l’alerte et la riposte en cas d’accident chimique. *
  2. Élaborer des plans de riposte à tous les niveaux (national, local) avec la participation des parties prenantes concernées, et veiller à prendre les mesures suivantes : cartographier et examiner tous les sites et établissements dangereux, définir les attributions des organismes compétents en matière de riposte en cas d’événements, préparer des protocoles d’enquête et de vérification des accidents chimiques et des intoxications, y compris par des tests en laboratoire, évaluer les besoins en formation et élaborer un plan de formation, organiser la formation du personnel dans les organismes et les établissements concernés, mettre en œuvre les modes opératoires normalisés pour la coordination et la collaboration pendant les accidents chimiques. *
  3. Établir un système de surveillance fondé sur la stratégie, les directives et les manuels de procedures pour la surveillance, l’alerte et la riposte en cas d’accident chimique. *
  4. Mettre en place des accords avec des laboratoires désignés dont la qualité est validée (nationaux ou dans d’autres pays) pour l’analyse en temps opportun des échantillons biologiques et environnementaux présentant une exposition présumée à des produits chimiques. *
  5. Mettre en place un système permettant à un centre national antipoison de recevoir des informations sur la composition des produits dangereux (détergents, peintures, adhésifs, etc.) importés et vendus dans le pays. *
  6. Développer les capacités de diagnostic et de traitement des intoxications chimiques et créer un service d’information sur les poisons, dans le cadre du centre national antipoison, qui fonctionne au moins pendant les heures de bureau. Se procurer et garantir l’accès à un stock de contre-mesures médicales et d’antidotes nécessaires pour les risques chimiques les plus élevés. *
  7. Recueillir des fiches techniques sur les risques chimiques en se fondant sur la liste des accidents chimiques prioritaires dans le pays, et les élaborer ou les adapter en fonction du descriptif des risques et du contexte national. Transmettre la liste à toutes les parties prenantes concernées. *
  8. Établir des réseaux avec tous les secteurs concernés pour la préparation et la riposte aux urgences chimiques et radiologiques. *
  9. Élaborer des plans pour la gestion des déchets chimiques. *

04 Capacité démontrée

  1. Établir des liens avec les principaux réseaux internationaux de chimie et de toxicologie afin de fournir un soutien à la gestion des accidents chimiques et des intoxications. *
  2. Organiser régulièrement une formation sur la surveillance, l’alerte et la riposte en cas d’accident chimique ou d’intoxication à destination du personnel concerné, y compris en sensibilisant tous les soignants et le personnel d’autres secteurs concernés aux protocoles médicaux. *
  3. Partager régulièrement avec les organismes compétents des informations sur les accidents chimiques, les évaluations des risques liés à ces accidents et les mesures de riposte. *
  4. Surveiller régulièrement la rapidité du mécanisme de partage de l’information sur les événements et les éventuels risques. *
  5. Fournir des ressources adéquates au service national d’information sur les poisons pour qu’il fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et intégrer le service d’information sur les poisons au système de surveillance de la santé publique. *
  6. Organiser des initiatives de sensibilisation, notamment en diffusant des messages précis sur les risques chimiques et en sensibilisant la communauté à la sécurité chimique, y compris les mesures à prendre en cas d’intoxication ou d’accident chimique, et les coordonnées des centres antipoison/services d’information nationaux. *
  7. Effectuer des exercices de simulation/Revues Intra-Action/Revues Apres-Action (selon les cas) dans les hôpitaux ou les unités d’urgence désignés sur la gestion des incidents impliquant des victimes en grand nombre lors d’accidents chimiques (décontamination/utilisation d’EPI/prise en charge des victimes, etc.) *
  8. Mettre en œuvre des plans visant à mettre en place un système efficace de gestion des déchets chimiques dans le pays, y compris la collecte, le stockage, la décontamination et le traitement. *

05 Capacité Pérenne

  1. Recueillir et utiliser les résultats du suivi et de l’évaluation pour évaluer, examiner et renforcer la surveillance, l’alerte et la riposte, y compris la coordination et la communication, et mettre à jour les plans et les manuels de procédures. *
  2. Maintenir un mécanisme permettant de mener une évaluation des risques, et mettre régulièrement à jour le profil des risques. *
  3. Allouer des ressources adéquates, y compris des fonds destinés à un ou plusieurs centres antipoison. *
  4. Deelopper un mécanisme permettant d’intégrer les systèmes de surveillance de la santé publique et de l’environnement qui captent et évaluent les expositions chimiques provenant de différentes sources *
  5. Maintenir un mécanisme permettant d’assurer la capacité de riposte à l’échelle nationale et locale. *
  6. Soutenir les programmes de recherche pour produire des evidences sur la surveillance, l’alerte et la riposte face aux accidents chimiques ou aux urgences. *
  7. Diffuser les expériences du pays en matière de surveillance, d’alerte et de riposte en cas d’accident chimique ou d’urgence, et faire participer celui-ci à des programmes d’apprentissage entre pairs à l’échelle locale, nationale et internationale. *

* Participation et contribution d'autres secteurs à l'action.

Outils

  • Feuille de route pour les produits chimiques : manuel de travail. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2018. Disponible à l’adresse suivante : https://iris.who.int/handle/10665/273138.
  • Boîte à outils IOMF pour la prise de décision en gestion des produits chimiques. OCDE. Disponible à l’adresse suivante : https://www.iomctoolbox.org/fr.
  • Manuel pour la gestion de l’aspect santé publique des accidents chimiques. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2009. Disponible à l’adresse suivante : https://www.who.int/fr/publications/i/item/9789241598149.
  • International Health Regulations (2005)‎ and chemical events. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2015. Disponible (en anglais) à l’adresse suivante : https://iris.who.int/handle/10665/249532.
  • Lignes directrices pour la création d’un centre antipoison. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2020. Disponible à l’adresse suivante : https://iris.who.int/handle/10665/340938.
  • Manuel d’investigation des flambées épidémiques d’étiologie chimique présumée : orientation pour l’investigation et la régulation. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2021. Disponible à l’adresse suivante : https://www.who.int/fr/publications/i/item/9789240021754.
  • Initial clinical management of patients exposed to chemical weapons: interim guidance document. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2014. Disponible (en anglais) à l’adresse suivante : https://iris.who.int/handle/10665/329541.
  • Rejets chimiques causés par des phénomènes et catastrophes naturels : informations pour les autorités de santé publique. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2018. Disponible à l’adresse suivante : https://iris.who.int/handle/10665/330908.

160 Il s’agit notamment de fixer des exigences minimales pour : les activités locales de planification et de riposte d’urgence (c.-à-d., des dispositions visant à renforcer les capacités de riposte locale, les mécanismes nationaux de soutien et les infrastructures et mécanismes d’alerte) ; l’inspection des sites dangereux et l’évaluation des plans d’urgence ; et les opérateurs qui doivent respecter les dispositions et assurer la liaison avec les autorités locales. Voir également Manuel pour la gestion de l’aspect santé publique des accidents chimiques. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2009.