04 RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS

Il existe un système opérationnel pour la riposte nationale visant à prévenir et à combattre la résistance aux antimicrobiens (RAM) avec une approche « Une seule santé », grâce notamment :

  • un travail multisectoriel couvrant les aspects liés aux humains, aux animaux, à l’agriculture, à la sécurité alimentaire et à l’environnement, qui comprend l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’action national de lutte contre la RAM compatible avec le Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens
  • une capacité de surveillance de la RAM et de la consommation d’antimicrobiens à l’échelle nationale conformément aux systèmes convenus à l’échelle internationale tels que le système mondial de surveillance de la résistance et de l’utilisation des antimicrobiens (GLASS) de l’OMS, la base de données mondiale de l’OMSA sur l’utilisation d’agents antimicrobiens chez les animaux, et le système de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (InFarm) et la plateforme informatique de l’Organisation internationale des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
  • une prévention de l’apparition et de la transmission de la RAM dans les établissements de santé, la production alimentaire et la communauté, par des mesures de prévention et de contrôle des infections (PCI).
  • en garantissant une utilisation appropriée des antimicrobiens, y compris la qualité des médicaments disponibles, le maintien des traitements actuels et l’accès aux antimicrobiens appropriés si nécessaire, tout en réduisant leur utilisation inappropriée.
  • en sensibilisant et en mobilisant davantage la communauté dans des activités liées à la lutte contre la RAM chez les humains et les animaux, en mettant l’accent sur l’approche de sensibilisation pour les agriculteurs et les communautés rurales.

L’outil d’évaluation examine la réponse autoévaluée du pays à l’enquête d’autoévaluation nationale sur la résistance aux antimicrobiens (Tracking AMR Country Self-Assessment Survey - TrACSS).

IMPACT:

Une action décisive et globale pour prévenir l’apparition et réduire la propagation de la RAM. Les pays, conformément au plan d’action mondial sur la RAM, sensibiliseront davantage aux risques liés à la RAM et aux moyens d’y répondre, par exemple :

  • en renforçant la surveillance et la capacité des laboratoires ;
  • en améliorant les mesures de prévention et contrôle des infections (PCI) dans les secteurs pertinents;
  • en assurant un accès ininterrompu aux antimicrobiens essentiels de qualité garantie ;
  • en réglementant et en favorisant l’utilisation appropriée des antimicrobiens en médecine humaine, en santé animale, en agriculture, en production alimentaire et dans d’autres
    domaines, selon qu’il convient ; et
  • en soutenant les initiatives visant à favoriser la mise au point et l’utilisation appropriée de nouveaux agents antimicrobiens, vaccins et outils de diagnostic.

MONITORING AND EVALUATION:

(1) Un plan d’action national multisectoriel de lutte contre la RAM a été élaboré et rendu public. (2) Un plan d’action national sur la résistance aux antimicrobiens
et des plans sectoriels, avec suivi et rapports annuels sur les progrès accomplis (y compris des rapports au niveau international) ont été mis en œuvre.

Indicateur 4.1

Une coordination multisectorielle est assurée pour la RAM

Objectif Élaborer et mettre en œuvre un plan d’action national multisectoriel pour la RAM

01 Aucune capacité

  1. Il n’existe aucun plan d’action national de lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM) ni de mécanisme officiel de gouvernance ou de coordination multisectorielle en la matière.

02 Capacité limitée

  1. Établir un point focal national RAM qui servira de bureau de coordination pour la lutte contre la RAM au sein du ministère de la Santé ou de tout autre ministère compétent. *
  2. Désigner les principales parties prenantes et les responsables RAM au sein des ministères et secteurs concernés pour établir un comité national de coordination multisectorielle de lutte contre la RAM. *
  3. Entreprendre l’élaboration commune d’un plan d’action national multisectoriel de lutte contre la RAM (PAN-RAM) à partir d’une analyse de la situation, afin de déterminer les principaux facteurs de risques et de transmission, et d’inclure une analyse des réglementations et politiques pertinentes en vigueur. *
  4. Recenser les programmes et les activités prioritaires à inclure dans le PAN-RAM, conformes au Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens, et à développer ou à intensifier. *
  5. Inclure des spécialistes de la lutte contre la RAM à l’élaboration de politiques, stratégies et plans nationaux de santé afin de renforcer les capacités du système de santé à gérer et à intégrer les activités de lutte contre la RAM. *
  6. Plaider pour un engagement politique à appeler et soutenir la participation active de tous les ministères concernés au comité national de coordination multisectorielle de lutte contre la RAM. *
  7. Désignation des points focaux RAM au sein et par les secteurs concernés.

03 Capacité renforcée

  1. Élaborer les Termes de References d’un comité de coordination multisectorielle, avec une hiérarchie définie, un financement pour les activités du comité et des réunions régulières (au moins quatre par an) pour examiner la mise en œuvre du PAN-RAM. *
  2. Achever l’élaboration du PAN-RAM avec des activités prioritaires pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens, conformément au Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens. *
  3. Soumettre le PAN RAM pour approbation officielle par le biais des mécanismes de gouvernance pertinents (p. ex. : bureau du chef d’État, cabinets, ministères de la Santé et de l’Agriculture). *
  4. Former le personnel des ministères et secteurs concernés aux compétences en leadership pour une collaboration et une coordination multisectorielles efficaces nécessaires à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi des plans et activités communes. *
  5. Solliciter l’approbation officielle du gouvernement national du PAN-RAM. *
  6. Améliorer la coordination interne du secteur de la santé entre les parties prenantes de la lutte contre la RAM, la couverture sanitaire universelle (CSU), les soins de santé primaires (SSP) et les urgences sanitaires.
  7. Évaluer les capacités existantes en matière de sensibilisation, de formation, de surveillance, de prévention et contrôle des infections (PCI) et de gestion de l’utilisation des antibiotiques dans et par les secteurs pertinents.
  8. Évaluer les systèmes de données et d’information existants pour la collecte des indicateurs recommandés dans les plans sectoriels nationaux.
  9. Contribution active des partenaires de la société civile, des établissements universitaires et de recherche et d’autres organisations professionnelles impliquées dans l’élaboration et la mise en œuvre du PAN-RAM.

04 Capacité démontrée

  1. Déterminer les mesures prioritaires (en fonction des risques et de la faisabilité) du PAN-RAM, élaborer un plan de mise en œuvre chiffré avec la participation des organismes responsables et des échéanciers établis, et commencer la mise en œuvre des actions. *
  2. Rechercher et cartographier les ressources financières nécessaires pour mettre en œuvre et suivre les activités prioritaires dans le PAN-RAM multisectoriel. *
  3. Élaborer et mettre en œuvre le cadre multisectoriel de suivi et d’évaluation du PAN-RAM. *
  4. Examiner les progrès accomplis dans la mise en œuvre du PAN-RAM par le biais de réunions régulières du comité national de coordination sur la RAM, et fournir des rapports conformes à l’enquête d’autoévaluation nationale sur la résistance aux antimicrobiens (TrACSS). *
  5. Développer les capacités pour collecter, analyser et déclarer des indicateurs recommandés du cadre de suivi et d’évaluation du plan d’action national et des indicateurs pertinents des Objectifs de développement durable. *
  6. Former le personnel dans les secteurs concernés pour soutenir la mise en œuvre du PAN-RAM. *
  7. Renforcer les capacités sectorielles pour collecter, analyser et déclarer des indicateurs de suivi et d’évaluation surveillés par le comité de coordination de lutte contre la RAM.

05 Capacité Pérenne

  1. Intégrer les activités prioritaires de lutte contre la RAM dans les plans et budgets nationaux des programmes et organismes concernés, et allouer un financement adéquat. *
  2. Évaluer régulièrement la mise en œuvre du PAN-RAM par le biais du suivi et de l’évaluation, en impliquant les secteurs concernés et le comité national de coordination multisectorielle de lutte contre la RAM, afin de mettre à jour conjointement les plans et de soumettre des données sur les progrès accomplis aux niveaux régional et mondial en conséquence. *
  3. Affecter un leadership de haut niveau au comité de coordination multisectorielle de lutte contre la RAM et lui donner les moyens de tenir les secteurs partenaires responsables de la mise en œuvre d’actions et d’objectifs clairement définis. *
  4. Intégrer des interventions spécifiques pertinentes en matière de lutte contre la RAM dans les stratégies nationales et les budgets associés pour le renforcement des systèmes de santé (par exemple, SSP et CSU), ainsi que dans les plans nationaux de préparation aux pandémies, les stratégies de riposte et les budgets. *
  5. Documenter et diffuser les enseignements tirés des efforts visant à assurer une coordination multisectorielle efficace sur la lutte contre la RAM et la mise en œuvre du PAN-RAM, y compris la lutte contre les inégalités liées au genre, au handicap et à l’inclusion sociale. *
  6. Développer la capacité de suivre et addresser les inégalités sociales et économiques liées aux interventions de lutte contre la RAM dans les secteurs pertinents. *
  7. Intégrer et promouvoir les interventions de lutte contre la RAM dans les stratégies et budgets nationaux pertinents et sectoriels et les inclure dans les propositions nationales et internationales de financement du développement.

Indicateur 4.2

Il existe un système de surveillance de la RAM

Objectif Développer des systèmes nationaux de surveillance de la RAM dans tous les secteurs (santé humaine, santé animale et agriculture) pour la surveillance des agents pathogènes préoccupants, et faciliter le partage des données et l’analyse conjointe en vue d’une action   

01 Aucune capacité

  1. Capacité insuffisante ou inexistante pour générer, compiler et communiquer des données (p. ex. : tests de sensibilité aux antibiotiques et données cliniques et épidémiologiques qui les accompagnent).

02 Capacité limitée

  1. Désigner un centre national de coordination chargé de superviser le développement et le fonctionnement du système national de surveillance de la résistance aux antimicrobiens doté de capacités épidémiologiques, informatiques et de gestion des données, avec un point focal désigné pour le système mondial de surveillance de la résistance et de l’utilisation des antimicrobiens (GLASS) de l’OMS et d’autres réseaux internationaux de surveillance de la RAM avec lesquels le pays collabore. *
  2. Définir les objectifs nationaux de surveillance de la RAM conformément aux objectifs du plan d’action national de lutte contre la RAM et aux coûts des activités prévues. *
  3. Effectuer une évaluation des capacités actuelles des laboratoires pour déterminer et effectuer des tests de sensibilité aux antibiotiques pour les bactéries courantes, les agents pathogènes fongiques et le Mycobacterium tuberculosis. *
  4. Désigner un laboratoire national de référence pour soutenir la surveillance de la RAM à partir d’une évaluation des capacités actuelles des laboratoires de microbiologie dans le pays. *
  5. À partir d’une évaluation des capacités actuelles des laboratoires de microbiologie, désigner des laboratoires pour soutenir la surveillance nationale de la RAM et obtenir des réactifs de laboratoire afin de détecter certains des agents pathogènes prioritaires de la RAM et les déclarer. *
  6. Élaborer et Initier des programmes de formation pour la gestion des diagnostics, la collecte et la déclaration des données sur la RAM à l’échelle nationale et régionale. *
  7. Définir les normes de laboratoire et les exigences en matière de capacité pour que ceux-ci participent à la surveillance nationale de la RAM, y compris la détermination et l’exécution des tests de sensibilité aux antibiotiques pour les agents pathogènes ciblés. *
  8. Recenser tous les laboratoires qui peuvent contribuer à un système intégré de surveillance de la RAM en utilisant une approche « Une seule santé », y compris la surveillance des aliments, la santé animale, l’environnement et d’autres secteurs.
  9. Désigner des points focaux nationaux pour le système de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (InFarm) de l’Organisation internationale des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) couvrant les domaines de surveillance de la RAM dans l’alimentation et l’agriculture.
  10. Désigner un laboratoire national de référence pour la surveillance de la RAM à partir des évaluations des capacités actuelles des laboratoires de microbiologie dans le pays.

03 Capacité renforcée

  1. Établir un programme externe d’évaluation de la qualité pour le laboratoire national de référence, et veiller à ce que celui-ci puisse effectuer des tests de confirmation ou complémentaires. *
  2. Fournir des équipements, des fournitures et des services d’entretien adéquats pour les laboratoires soutenant la surveillance de la RAM et la notification des événements y afférents. *
  3. Élaborer un protocole de surveillance nationale comprenant des éléments ciblés faisant l’objet d’une surveillance, des normes de laboratoire, des échantillons prioritaires, des combinaisons de pathogènes et de médicaments contre la résistance aux antimicrobiens, une stratégie d’échantillonnage, des ensembles de données définis, des indicateurs, la production de données, l’analyse et la déclaration, la gestion de la qualité ainsi que le suivi et l’évaluation. *
  4. Déterminer des sites opérationnels de surveillance de la RAM dans le secteur de la santé et dans les chaînes de production alimentaire pour assurer une représentativité nationale ou régionale. *
  5. Former des membres du personnel en nombre suffisant pour collecter, analyser et communiquer les données sur la RAM. *
  6. Entreprendre une surveillance de la RAM dans des hôpitaux pilotes ou représentatifs régionaux et de référence.
  7. Définir des objectifs sectoriels de surveillance de la RAM et élaborer une stratégie sectorielle de surveillance conforme à la surveillance nationale de la RAM.
  8. Définir les normes et les exigences de capacité pour que les laboratoires puissent participer à la surveillance sectorielle de la RAM.
  9. Definir des etapes pour renforcer les capacités des laboratoires en matière de détermination et d’exécution des tests de sensibilité aux antibiotiques pour les agents pathogènes ciblés.

04 Capacité démontrée

  1. Mettre en place un système de surveillance de la RAM contenant des manuels de procedures, des protocoles et des bases de données dédiées à la surveillance, un système de déclaration aux ministères de la Santé et de l’Agriculture, et un mécanisme servant à analyser et déclarer les données aux structures et à l’OMS. *
  2. Établir un programme externe d’évaluation externe de la qualité pour tous les laboratoires produisant des données relatives à la surveillance de la RAM, afin d’évaluer et de fournir un retour d’information sur les capacités de détermination et d’exécution des tests de sensibilité aux antibiotiques pour les agents pathogènes ciblés. *
  3. Recueillir les dénominateurs basés sur la population, tels que ceux recommandés par GLASS. *
  4. Effectuer des analyses des données sur la RAM et diffuser régulièrement des rapports du centre national de coordination de la surveillance de la RAM. *
  5. Mettre en place des mécanismes de surveillance de la RAM, de partage des données et de revue conjointe entre les secteurs. *
  6. Mettre en place des capacités pour effectuer et analyser des tests moléculaires de résistance aux antimicrobiens, a minima au sein du laboratoire national de référence. *
  7. Effectuer des exercices de simulation/Revues Apres-Action/Revues Intra-Action (le cas échéant) pour tester le bon fonctionnement des systèmes de surveillance de la RAM. *
  8. Élargir le dépistage et la surveillance de la RAM pour inclure d’autres sites cliniques ou composantes du système de santé du pays (p. ex. : le secteur privé).
  9. Développer des pratiques solides en matière de santé animale, végétale et agricole pour la surveillance de la RAM en appliquant les normes définies par l’OMSA et la FAO, y compris le Codex Alimentarius.
  10. Évaluer régulièrement les capacités des laboratoires en matière de détermination et d’exécution des tests de sensibilité aux antibiotiques pour les agents pathogènes ciblés.

05 Capacité Pérenne

  1. Améliorer la surveillance des profils de résistance aux antibiotiques. *
  2. Diffuser des rapports indiquant la proportion d’agents pathogènes résistants aux antimicrobiens parmi les échantillons ou les isolats, les résultats de la participation à des séries d’évaluation externe de la qualité du laboratoire national de référence à l’échelle internationale, et l’incidence des infections causées par ces agents dans les sites sentinelles (communautaires et hospitaliers). *
  3. Utiliser les données de surveillance pour mettre en œuvre des changements de politiques, élaborer de nouvelles lois ou mettre à jour les lois en vigueur, améliorer les établissements et adapter les stratégies de prévention et de contrôle. *
  4. Réviser et mettre à jour les stratégies de surveillance de la RAM, les lignes directrices, les plans opérationnels et les manuels de procedures en fonction des enseignements tirés du suivi et de l’évaluation et assurer le suivi de la mise en œuvre des recommandations qui en découlent. *
  5. Diffuser régulièrement les données de surveillance de la RAM entre les secteurs, analyser les données pertinentes en matière de RAM en vue d’élaborer des politiques, et contribuer à l’échange international des informations de surveillance et aux évaluations des risques de RAM. *
  6. Définir et allouer un budget pluriannuel pour la surveillance de la RAM. *
  7. Mettre à jour les plans sectoriels et les mécanismes intégrés à partir des commentaires provenant de l’analyse des données de surveillance de la RAM et des résultats du suivi et de l’évaluation du système national de surveillance.
  8. Désigner des laboratoires de référence internationaux (p. ex. : FAO/OMS/OMSA) pour soutenir les secteurs concernés menant une surveillance régionale et mondiale de la RAM grâce aux évaluations des capacités techniques et à la collaboration mondiale.

Indicateur 4.3

Il existe des mécanismes efficaces pour prévenir l’apparition d’organismes multirésistants (MDRO)

Objectif Renforcer les mécanismes de prévention des organismes multirésistants

01 Aucune capacité

  1. Les organismes multirésistants pathogènes prioritaires (phénotypes et génotypes) n’ont pas été déterminés par les autorités nationales, et l’ensemble de ces organismes n’a pas été détecté.

02 Capacité limitée

  1. Effectuer une analyse de la situation et consigner les efforts actuels en matière de prévention de l’apparition d’organismes multirésistants dans le pays.
  2. Cartographier les principales parties prenantes pour la prévention des organismes multirésistants avec une approche « Une seule santé » et la participation du comité de coordination de la RAM et du programme de prévention et de contrôle des infections (PCI).
  3. Charger le programme de prévention et de contrôle des infections (PCI) d’élaborer un plan d’action et de mener des activités visant à prévenir les organismes multirésistants en étroite collaboration et consultation avec le comité de coordination de la RAM, le laboratoire national de référence sur la RAM et d’autres parties prenantes concernées.
  4. Intégrer la prévention des organismes multirésistants dans la stratégie et le programme globaux de prévention et de contrôle des infections du pays, en veillant à leur conformité avec les exigences minimales de l’OMS pour cette dernière avec la participation de toutes les parties prenantes concernées, et concevoir des mesures pour prévenir les organismes multirésistants dans les établissements de santé et les milieux communautaires.
  5. Déterminer, en consultation avec le comité de coordination de la RAM, les types prioritaires de RAM qui sont associés aux infections courantes et créer une liste des organismes multirésistants prioritaires.
  6. Concevoir les supports de formation sur la prévention des organismes multirésistants, y compris les rôles et les responsabilités des cliniciens, des techniciens de laboratoire et d’autres professionnels pertinents, et les intégrer dans les modules de formation actuels sur la prévention et contrôle des infections et la RAM.
  7. Développer les capacités de surveillance et de laboratoire pour mettre en évidence les groupes à risque pour les organismes multirésistants.

03 Capacité renforcée

  1. Diffuser officiellement la définition standard d’organismes multirésistants à tous les établissements de santé pour adapter les activités de prévention en conséquence.
  2. Améliorer la sensibilisation aux organismes multirésistants prioritaires dans tous les établissements de santé (y compris les établissements et laboratoires des secteurs public et privé) et dans les communautés, et dispenser une formation sur la prévention aux responsables concernés à l’échelle nationale.
  3. Mettre en œuvre une stratégie et un plan d’action pour prévenir les organismes multirésistants au niveau national (intégrés dans la stratégie globale de prévention et maîtrise des infections), et élaborer, approuver et diffuser un protocole standard pour contenir les épidémies d’organismes multirésistants.
  4. Collaborer avec les programmes de RAM et de prévention et contrôle des infections pour appliquer les données probantes disponibles afin d’orienter les activités de prévention contre les organismes multirésistants et comprendre les méthodes de prévention efficaces qui vont au-delà de la RAM.
  5. Améliorer les capacités des établissements de santé à caractériser les agents pathogènes responsables de la RAM qui causent des infections humaines, à les déclarer systématiquement au niveau national et à trouver des laboratoires de référence pouvant fournir des tests de confirmation pour des phénotypes exceptionnels.

04 Capacité démontrée

  1. Mettre en œuvre une stratégie nationale et un plan d’action sur la prévention des organismes multirésistants à tous les niveaux.
  2. Organiser une formation sur la prévention contre les organismes multirésistants pour tous les agents de santé concernés à tous les niveaux.
  3. Concevoir un mécanisme de détection, de déclaration, d’évaluation des risques et de suivi en temps opportun des organismes multirésistants nouveaux, réémergents et prioritaires dans le pays, et renforcer les capacités du point focal national pour suivre et fournir un soutien en cas d’incidents liés à des organismes multirésistants.
  4. Établir et utiliser des indicateurs et des systèmes de suivi pour évaluer régulièrement la mise en œuvre de la stratégie de prévention contre les organismes multirésistants (MDRO), du plan d’action et des activités d’évaluation des risques inhérents aux organismes multirésistants à l’échelle nationale et au niveau des établissements.
  5. Conduire des études de recherche sur les organismes multirésistants pour générer des preuves locales afin d’éclairer les stratégies, les protocoles et les actions.
  6. Améliorer la mise en œuvre de la stratégie de prévention et contrôle des infections dans les établissements de santé publics et privés de l’appliquer aux organismes multirésistants, conformément aux composantes de base de l’OMS pour des programmes de prévention et contrôle des infections efficaces.
  7. Mettre en œuvre une surveillance et une déclaration systématiques des RAM par l’organisme national en charge, y compris un cadre pour la déclaration précoce de tout profil inhabituel de sensibilité aux antimicrobiens au système mondial de surveillance de la résistance et de l’utilisation des antimicrobiens de l’OMS – cadre de déclaration de la résistance aux antimicrobiens émergents (GLASS-EAR).

05 Capacité Pérenne

  1. Effectuer régulièrement le suivi et l’évaluation pour la détection, la notification en temps opportun des priorités et des nouveaux organismes multirésistants au sein des établissements et à l’échelle nationale.
  2. Faire respecter les protocoles et les interventions de prévention et contrôle des infections dans tous les hôpitaux afin de prévenir les organismes multirésistants pathogènes prioritaires et d’y répondre en temps opportun.
  3. Évaluer le respect des protocoles et mettre en place des mécanismes pour renforcer la mise en œuvre en conséquence.
  4. Définir les indicateurs et les populations de patients en fonction de l’épidémiologie locale, de l’évaluation des risques et de la disponibilité des ressources pour effectuer des cultures de surveillance, y compris la colonisation asymptomatique par organismes multirésistants.
  5. Communiquer les données pertinentes des organismes multirésistants aux réseaux locaux de référence pour éclairer les efforts de prévention et de confinement dans les établissements de santé.

Indicateur 4.4

Les médicaments antimicrobiens sont utilisés de manière optimale en santé humaine

Objectif Garantir une utilisation adéquate de tous les antimicrobiens chez les humains 

01 Aucune capacité

  1. Absence ou faiblesse des politiques et des réglementations sur l’utilisation appropriée, la disponibilité et la qualité des antimicrobiens pour la santé humaine.

02 Capacité limitée

  1. Établir et approuver, par le comité national de coordination de la RAM, un groupe de travail national (avec des termes de references [TDR]) composé de spécialistes des autorités compétentes, et désigner un point focal national pour la surveillance et l’utilisation optimale des antimicrobiens. *
  2. Évaluer la stratégie nationale en matière de médicaments, y compris le cadre réglementaire, le choix des médicaments essentiels figurant sur une liste, la gestion de la chaîne d’approvisionnement, l’usage, les plans et stratégies d’utilisation rationnelle et les activités axées sur les médicaments antimicrobiens. *
  3. Évaluer les mécanismes actuels de surveillance de la consommation d’antimicrobiens, définir les objectifs en fonction des buts et cibles du PAN-RAM et rechercher les acteurs et les sources de données pertinents. *
  4. Élaborer des méthodes pour recueillir les données pertinentes relatives à la consommation d’antimicrobiens, y compris le pilotage de méthodes. *
  5. Élaborer une ébauche de plan ou de stratégie nationale du bon usage des antimicrobiens et une législation nationale qui réglemente l’utilisation, l’accès et la qualité des antimicrobiens. *
  6. Déterminer les besoins en enseignement et en formation du personnel de santé sur le bon usage des antimicrobiens, à la fois en formation initiale et continue. *
  7. Implication des parties prenantes des secteurs public et privé aux activités du groupe de travail national dedié.
  8. Partager les plans/stratégies pertinents, les ressources pédagogiques et les outils d’évaluation pour le bon usage des antimicrobiens entre les secteurs.

03 Capacité renforcée

  1. Établir un système national de surveillance de la consommation d’antimicrobiens pour surveiller et communiquer les données nationales en fonction de la classification « accès, surveillance, réserve » (AWaRe). *
  2. Adopter la classification AWaRe pour les antibiotiques dans la liste nationale des médicaments essentiels.
  3. Élaborer des protocoles et des outils pour surveiller l’utilisation des antimicrobiens 24 dans les hôpitaux afin d’étayer le bon usage des antimicrobiens.
  4. Élaborer ou réviser le cadre réglementaire national pour un accès approprié aux antimicrobiens de qualité garantie et leur utilisation chez les êtres humains, en veillant à ce que les incitations économiques soient prises en compte dans les listes de medicaments remboursables. *
  5. Promulguer des lois et des réglementations sur l’importation, l’autorisation de mise sur le marché, la production, la sélection, la prescription et la vente d’antimicrobiens. *
  6. Élaborer ou mettre à jour et diffuser un plan national de bon usage des antimicrobiens et des lignes directrices de traitement clinique qui tiennent compte de la liste des médicaments essentiels et appliquent la classification AWaRe pour les antibiotiques.
  7. Mettre en œuvre des programmes et des pratiques de bon usage des antimicrobiens dans les établissements de santé désignés, y compris la formation, le suivi, la communication et la définition du budget requis.
  8. Mettre en place des systèmes pour veiller à ce que les éléments de bon usage des antimicrobiens soient inclus dans les programmes de formation initiale et continue des professionnels de santé. *
  9. Mener régulièrement des évaluations sur les connaissances, les attitudes et les pratiques des professionnels de santé afin de mieux comprendre les facteurs qui déterminent les comportements de prescription et de délivrance des antimicrobiens. *
  10. Concevoir des documents pour sensibiliser les experts des secteurs public et privé de la santé ainsi que la communauté à l’utilisation appropriée des médicaments antimicrobiens.
  11. Participer aux programmes de formation de bon usage des antimicrobiens mis en œuvre dans les secteurs concernés.
  12. Partager les méthodes et les outils de suivi de la consommation d’antimicrobiens pour la normalisation et la comparabilité entre les secteurs de la santé humaine, animale, agricole et environnementale.

04 Capacité démontrée

  1. Surveiller et rapporter régulièrement les données sur la consommation d’antimicrobiens distribués par secteur et niveau de santé, dans la mesure du possible.
  2. Réaliser des enquêtes ponctuelles sur l’utilisation des antimicrobiens dans les hôpitaux dans le cadre des programmes portant sur le bon usage des antimicrobiens.
  3. Fixer des objectifs nationaux d’amélioration, y compris l’objectif d’un groupe d’antibiotiques AWaRe Access composé de 60 % de la consommation totale d’antibiotiques et déclaré à l’échelle mondiale. *
  4. Mettre constamment à jour les cadres réglementaires et juridiques pour une utilisation appropriée et un accès à des antimicrobiens abordables de qualité garantie, notamment : l’application des antibiotiques délivrés uniquement sur ordonnance, réglementation sur les stratégies de promotion des antimicrobiens par les sociétés pharmaceutiques, ébauche/révision de la politique nationale de prescription et d’accès aux médicaments pour optimiser l’utilisation en détectant et en corrigeant les problèmes menant aux pénuries. *
  5. Étendre les activités relatives au bon usage des antimicrobiens à tous les établissements de santé, suivre et évaluer les programmes de gestion, y compris l’analyse de la RAM, des données de consommation et d’utilisation, et formuler des recommandations pour renforcer les programmes portant sur le bon usage des antimicrobiens.
  6. Former un nombre suffisant de professionnels de santé, y compris de santé publique et de santé communautaires, à l’échelle nationale et au niveau des établissements de santé (soit l’ensemble des établissements de santé) sur le bon usage des antimicrobiens et la RAM, ainsi que sur la surveillance de leur consommation et de leur usage.
  7. Élaborer une liste d’objectifs de changement de comportement pour garantir un usage responsable et approprié des antimicrobiens dans les établissements de santé et la communauté, et concevoir des stratégies pour faciliter le changement de comportement. *
  8. Développer un système pour surveiller la qualité des antibiotiques et détecter les médicaments de qualité inférieure ou falsifiés. *
  9. Participer à des campagnes de pédagogie pour sensibiliser la communauté à l’usage appropriée des médicaments antimicrobiens.
  10. Produire des rapports réguliers sur la consommation d’antimicrobiens dans les secteurs animal, agricole et environnemental; veiller à ce que le partage des données soit établi entre les secteurs et librement accessible.
  11. Mettre en œuvre des cadres réglementaires et juridiques pour s’assurer que les antimicrobiens d’importance critique (priorité la plus élevée et priorité la plus élevée) sont utilisés de manière prudente.

05 Capacité Pérenne

  1. Poursuivre la surveillance des activités relatives au bon usage des antimicrobiens et veiller à ce que cette approche fasse partie de toutes les politiques et normes nationales pertinentes, y compris les normes relatives aux programmes d’études pour les professionnels de la santé, les normes d’accréditation pour les établissements de santé et les politiques, stratégies et plans nationaux en matière de santé. *
  2. Maintenir le cadre réglementaire national pour une utilisation appropriée d’antimicrobiens abordables et de qualité garantie, y compris le contrôle des ventes d’antibiotiques clés uniquement sur ordonnance. *
  3. Évaluer la surveillance systématique de la consommation d’antimicrobiens par la collecte annuelle de données à l’échelle nationale et au niveau des établissements. *
  4. Suivre et faire un rapport de l'atteinte des objectifs nationaux en matière de consommation d’antimicrobiens, et adapter les interventions en conséquence. *
  5. Effectuer un suivi, une consignation et des rapports sur la qualité des antibiotiques (p. ex. : médicaments de qualité inférieure et falsifiés). *
  6. Recueillir des données sur la consommation d’antimicrobiens frauduleux (p. ex. : les marchés de rue, le trafic, la vente sur Internet). *
  7. Réaliser des enquêtes régulières sur l’usage des antimicrobiens dans les hôpitaux et des enquêtes ponctuelles sur l’usage des antimicrobiens dans les établissements de soins de santé primaires/communautaires, et communiquer les résultats à toutes les parties prenantes concernées.
  8. Participer à des initiatives internationales visant à soutenir le renforcement des capacités pour optimiser l’usage des antimicrobiens à l’échelle mondiale et partager les expériences des pays dans le secteur de la santé humaine lors de forums et les plateformes internationaux pertinents.
  9. Documenter et diffuser les résultats et les lecons apprises des efforts déployés pour réduire au minimum les cas de RAM par les secteurs pertinents (p. ex. : élevage, agriculture, sécurité sanitaire des aliments, etc.).
  10. Documenter la perméabilité de l’usage des antimicrobiens entre les secteurs (p. ex. : les médicaments destinés aux êtres humains administrés aux animaux).

Indicateur 4.5

Des médicaments antimicrobiens sont utiliss de manière optimale en santé animale et en agriculture

Objectif Garantir une utilisation responsable et prudente de tous les antimicrobiens dans les systèmes de production d’aliments pour animaux, de santé animale et d’agriculture 

01 Aucune capacité

  1. Absence ou faiblesse de politiques et de réglementations sur l’usage responsable et prudent, la disponibilité et la qualité des antimicrobiens dans le secteur de la santé animale ou de l’agriculture.

02 Capacité limitée

  1. Associer les parties prenantes publiques et privées du secteur de la santé animale ou de l’agriculture aux activités du groupe de travail technique national spécialisé relevant du comité national de coordination multisectorielle de lutte contre la RAM. *
  2. Cartographier et examiner les lois, réglementations et politiques en vigueur pour la gestion des médicaments antimicrobiens dans les secteurs pertinents (élevage, agriculture, sécurité sanitaire des aliments, etc.), en particulier à des fins médicales non vétérinaires et pour l’usage d’antimicrobiens importants sur le plan médical chez les animaux destinés à l’alimentation humaine. *
  3. Partager la liste la plus recente des antimicrobiens importants de l'OMS pour la médecine humaine aux secteurs de la santé animale et de l’agriculture.

03 Capacité renforcée

  1. Élaborer des réglementations sur la vente d’antimicrobiens uniquement sur ordonnance pour utilisation chez les animaux et pour la production alimentaire, limitant l’utilisation sans ordonnance d’antimicrobiens importants sur le plan médical. *
  2. Développer la capacité d’application des réglementations. *
  3. Élaborer un module de formation sur l’usage des antimicrobiens en santé animale et en agriculture afin de promouvoir un usage responsable et prudent à l’échelle nationale et locale et au niveau des établissements.
  4. Établir un mécanisme de formation et de certification pour les vétérinaires prescrivant des antimicrobiens pour les animaux terrestres et aquatiques.

04 Capacité démontrée

  1. Collaboration entre les secteurs pour l’élaboration et la diffusion de documents communs d’information, d’éducation et de communication fondés sur des données probantes sur la RAM et le mésusage ou l’usage abusif d’antimicrobiens. *
  2. Élaborer et diffuser des supports d’information, d’éducation et de communication aux principaux intervenants sur la RAM et le mésusage ou l’usage abusif d’antimicrobiens dans le secteur de la santé animale ou dans les secteurs de l’agriculture.
  3. Élaborer et appliquer un cadre réglementaire national complet pour un usage responsable et prudent d’antimicrobiens abordables et de qualité garantie chez les animaux et l’agriculture. *
  4. Recommander et mettre en œuvre l’élimination progressive de l’usage d’antimicrobiens pour la promotion de la croissance animale.
  5. Surveiller la vente et l’usage d’antimicrobiens de qualité inférieure ou falsifiés, et élaborer des mécanismes de contrôle correspondants. *

05 Capacité Pérenne

  1. Faciliter l’intégration d’informations pertinentes et d’enseignements tirés dans tous les rapports annuels établis par le comité national de coordination de la RAM. *
  2. Participer à des initiatives internationales visant à renforcer les capacités d’optimisation de l’usage d’antimicrobiens à l’échelle mondiale. *
  3. Consigner et diffuser les résultats et les enseignements tirés des efforts déployés pour réduire au minimum les cas de RAM dans les secteurs pertinents (p. ex. : élevage, agriculture, sécurité sanitaire des aliments, etc.)
  4. Développer et promouvoir les meilleures pratiques pour réduire l’usage d’antimicrobiens dans les secteurs de l’élevage et de l’agriculture.
  5. Effectuer un suivi, une consignation et des rapports sur la qualité des antibiotiques (p. ex. : médicaments de qualité inférieure et falsifiés).
  6. Conduire et collaborer sur des projets de recherches opérationnelles sur l’impact de usage responsable et prudent dans les secteurs pertinents (santé animale, santé humaine, sécurité alimentaire, agriculture et environnement). *

* Participation et contribution d'autres secteurs à l'action.

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